Quel enfant, et même adulte, n’aime pas se goinfrer d’oeufs de Pâques ? Si petits et grands se lancent avec plaisir dans la chasse aux œufs, peu connaissent l’histoire derrière cette tradition ? Nous vous la racontons dans cet article.
Petite histoire des œufs de Pâques
L’histoire des œufs de Pâques remonte à la préhistoire, ce dernier étant dès lors un symbole de fécondité et de renouveau. Dans les écrits des anciens Finlandais, on raconte que la déesse de l’eau laissait sortir de la surface de l’Océan son genou, dont la forme ronde incita le maitre de l’air à y déposer un œuf d’or. Frémissant à son contact, la déesse l’aurait brisé, donnant naissance au monde que nous connaissons aujourd’hui : chaque fragment étant un continent, une île.
Dans d’autres cultures, l’oeuf regroupe les 4 éléments de la vie, la coquille symbolisant la terre, le blanc l’eau, le jaune le feu, et la membrane, l’air. Au Japon, par exemple, on dépose au mois de Septembre, un œuf symbolisant la lune, et donc le cycle de la vie. Ce sont les fêtes de Tsukimi. En Chine également, l’oeuf est un signe de vie et on en offre un aux nouveaux-nés, avec un peu de sel et de pain, pour lui souhaiter une belle vie. On en dessine même sur les berceaux pour les protéger et leur porter chance.
En Europe, c’est dès le Moyen- ge que l’on retrouve des traces de la liturgie autour des œufs : de grands cortège symbolisant des œufs défilant pour célébrer le renouveau de la nature après l’hiver.
C’est au 16e siècle que Pâques devient le premier jour de l’année. On s’offrait alors des œufs pour fêter la résurrection et commencer cette nouvelle année sous le signe de la fécondité. 100 ans plus tard, ces derniers sont bénis par l’Eglise et le Roi les distribue au peuple pendant la messe de Pâques. Des officiers parcouraient même la France pour trouver les plus gros, que le Roi faisait dorer avant de les distribuer à sa cour.
Qui apporte les œufs de Pâques aux enfants ?
Beaucoup de légendes existent également pour expliquer aux enfants qui leur apportent les œufs de Pâques. Depuis plusieurs centaines d’années, les cloches ne sonnent pas pour Pâques. Dans de nombreuses régions, on explique cette exception en disant que les cloches sont bénies par le Pape à Rome à cette occasion. Sur le chemin du retour, elles sèmeraient des œufs en chocolat pour les enfants.
En Allemagne, c’est un lapin (en réalité un lièvre) qui donne aux enfants des œufs en sucre ou au chocolat, mais parfois aussi de petits cadeaux. Dans certaines régions allemandes, comme la Bavière, ce n’est plus un lapin mais un coq qui s’en charge, parfois un renard ou un coucou, qui les dispose dans les armoires, sous les meubles, ou dans les pots de fleurs. Dans les pays Anglo-saxon, c’est aussi des lièvres qui livrent les œufs de Pâques : ce sont les symboles de la déesse de la fertilité et du Printemps, qui donne son nom à cette fête religieuse « Easter ».
Oeufs peints ou au chocolat ?
Les œufs de Pâques n’ont pas toujours été au chocolat, au plus grand plaisir des enfants et des gourmands. En effet, jusqu’au 19e siècle, ces derniers étaient bien des œufs de poule, qui étaient peints et décorés par les plus petits. En Perse, les œufs étaient des objets de culte et offerts en cadeau. On les peint depuis la Rome Antique, après que l’empereur Septime-Sévère ait eu la surprise de voir une poule pondre un œuf rouge à la naissance de son fils, déclenchant la tradition de les peindre et de les offrir aux nouveaux-nés.
En France, dans les campagnes, les œufs sont encore peints en rouge avec une décoction de prunes, ou en violet, avec un colorant naturel obtenu à partir de bois du Brésil ou de betterave. Certains étaient même décorés en les faisant cuire dans une mousse remplie de fleurs et d’aromates naturelles. Les motifs représentent des prières, des voeux. On représente des épis de blé pour avoir une belle récolte, ou un soleil pour que le temps soit plus clément. On applique les couleurs les unes après les autres, en fonction du motif désiré. Ils sont ensuite cuits au four, pour que la coloration tienne et devienne plus brillante. C’est à partir de la Renaissance qu’ils se parent d’or, avec pour aboutissement les fameux œufs de Fabergé.
Les œufs de Pâques deviennent des desserts au chocolat
Ce n’est qu’à partir du 18e siècle que les œufs frais sont vidés pour les remplir de chocolat fondu : un mélange de sucre, de chocolat en poudre et de beurre de cacao. A l’époque, le chocolat n’était consommé que liquide, mais on peut désormais lui donner la forme que l’on souhaite, et croquer dedans. Cette nouvelle tradition coïncide d’ailleurs avec l’apparition du moulage à la fin du 19e siècle.
C’est ce qui explique d’ailleurs que l’on ne se limite plus aux œufs en chocolat, mais aussi aux statuettes de poule, de cloche ou de lapin, qui sont eux aussi réalisés en chocolat fondu, et fourré au chocolat, ou à la praline. Désormais, quand sonnent les cloches de Pâques, les enfants partent explorer le jardin pour retrouver des œufs en chocolat, sous les buissons et les haies de fleurs.